Ce samedi, Hervé Tété Agbodan, Secrétaire Général de la Fédération Togolaise de Football (FTF), a accordé une interview exclusive à la Radio Sport FM. Dans cet entretien approfondi, le dirigeant sportif a livré un état des lieux sans fard de l’année 2024, une période particulièrement éprouvante pour le football togolais.
Agbodan n’a pas mâché ses mots pour évoquer les défis auxquels la FTF a été confrontée. Interrogé sur le fait que le Togo n’a pas réussi à se qualifier pour les quatre dernières éditions de la Coupe d’Afrique des Nations, un format pourtant élargi à 24 équipes, le SG de la FTF a déclaré :
Pour nous, à l’administration, c’est un peu frustrant parce que les échecs au niveau des résultats des sélections ne reflètent pas véritablement le travail que nous accomplissons en coulisses. Beaucoup se concentrent uniquement sur les résultats. Mais pour obtenir des résultats, il faut nécessairement un travail de fond. Les résultats, qui ne dépendent pas uniquement de l’administration, nous incombent tous. Cela ne doit pas nous empêcher de continuer à travailler, à chercher les points faibles, à faire un diagnostic et à trouver des solutions pour que nous puissions retrouver des résultats à l’échelle continentale.
Hervé Tété Agbodan a également évoqué le vrai problème des Éperviers l’année dernière et a fait un bilan sur la situation des joueurs togolais aujourd’hui :
Quand nous regardons tous les matchs de nos sélections, le vrai problème, c’est l’inefficacité des attaquants. Quand vous prenez tous les matchs du Togo, nous nous créons beaucoup d’occasions, mais nous en concrétisons très peu. C’est un problème qu’il faut traiter. Et pour cela, il faut comprendre pourquoi cela arrive. Si vous prenez nos championnats, même sur ces dix dernières années, combien de buts marquent les meilleurs buteurs ? Très peu atteignent vingt buts par saison. Cela montre que nous avons un problème au niveau des attaquants qu’il faut former. Mais cela ne peut être réalisé que si nous avons des centres de formation et des académies structurées qui effectuent un travail de qualité à la base.
Enfin, le Secrétaire général de la fédération a catégoriquement réfuté l’idée que les problèmes de l’équipe nationale soient toujours liés aux sélectionneurs :
Je refuse qu’on mette tout sur les sélectionneurs. Pas seulement celui qui est là aujourd’hui, mais également les deux précédents. Si c’était seulement un problème de sélectionneur, cela aurait été réglé avec au moins deux sélectionneurs. Si les joueurs étaient totalement performants, les résultats suivraient quel que soit le sélectionneur. Claude Le Roy a été là pendant plus de cinq ans. Après, Paulo Duarte est arrivé et a commencé un bon travail avant son départ. Puis, Nibombé Daré est arrivé à un moment critique, sans avoir eu l’opportunité de jouer un match amical avant les éliminatoires. Ainsi, accuser uniquement les sélectionneurs serait réducteur. Il faut une vision globale pour comprendre les défis systémiques.